VIN NATURE, ça veut dire quoi ?
La naissance du vin nature
Nul doute qu’Il y a 8 000 ans, quand on a commencé à faire du vin, on le faisait de manière naturelle… Pour la simple et bonne raison que l’on ne pouvait pas faire autrement. Pour rappel, l’origine de la vigne et du vin se situe entre la Géorgie et l’Arménie, et on y vinifiait les vins dans des grandes jarres en terres cuites enterrées. Bien avant de faire du vin nature, on faisait du vin nature. On y faisait macérer les peaux avec les jus ; puis se faisaient de manière naturelle les fermentations, avant d’extraire les jus et de boire le vin.
À la suite de la révolution agricole entre les années 50 et 70, et notre passage à l’agriculture intensive, la filière viti-vinicole n’a pas été en reste : structures agricoles plus grosses (particulières ou coopératives), plus de rendement, utilisation de produits œnologiques de synthèse plus répandue et plus systématique, notamment en préventif… etc etc
Est-ce à cause de cela, et des vins dits « techno », qu’une révolution s’est produite récemment ? Le retour à des vinifications plus naturelles, plus simples et surtout de bon sens, avec peu ou pas d’intervention…
Quelques vignerons auront marqué de leurs empreintes, à contre-courant, en étant les premiers à faire du vin nature dès les années 70 puis 80 : Marcel Lapierre, Jean Foillard, Jo Landron, Marcel Richaud, Philippe Laurent… (liste non exhaustive)
Depuis les années 2010, (est-ce l’offre qui a créé la demande ou la demande qui a créé l’offre), en tout cas nous avons vu une explosion de l’offre de vin nature. D’abord dans les bars à vins parisiens, puis dans les salons de vignerons… un véritable cosmos s’est créé.
C’est un véritable petit monde avec plein d’acteurs : vignerons, consommateurs, cavistes, sommeliers, et ceux que j’oublie…
Mais qu’est-ce qu’un vin nature ? Comment le définir précisément ?
Depuis 2020, sous l’impulsion d’un groupe de vignerons engagés, s’est créée une charte des “vins natures”, désormais reconnue à la fois par l’INOA et la DGCCRF (anciennement répression des fraudes). Cette méthode va désormais s’appeler « Vin Méthode Nature » s’orienter vers une charte de 12 points précis dont 2 sur la viticulture et 5 sur la vinification, les 5 autres portant sur des conditions d’étiquetage et de mise en avant de la charte.
Dans les détails :
- Les raisins devront être issus obligatoirement de l’agriculture biologique
- Les vendanges devront être manuelles
- Les vinifications devront se faire avec uniquement des levures indigènes
- Aucun intrant (oenologique de synthèse) ne devra être ajouté
- Aucune modification du raisin autorisé
- Pas de technique physique brutale autorisée (Filtration, filtration tangentielle, flash pasteurisation, …)
- Pas de sulfitage avant la fin des fermentations (autorisé à la mise en bouteille, et devra être précisé)
A noter qu’un logo sera apposé sur la bouteille précisant s’il y a eu sulfitage ou non :
Il me parait également important de mettre l’accent sur les levures indigènes dans cette charte. Les levures exogènes (artificielles) donnent, quant à elles, des arômes plus artificiels aux vins, qui, cela étant dit, peuvent un côté « plaisant et accessible » au vin, mais qui peuvent masquer la véritable aromatique du vin, du cépage, du terroir, etc…
Le premier millésime de vin nature concerné par cette nouvelle certification sera le millésime 2023.
Ne pas confondre vin sans sulfite et vin méthode nature puisque la charte va au-delà des sulfites.
EN BREF, ce qu’il faut retenir :
- Raisins bio
- Vendanges manuelles
- Pas d’intervention œnologiques pendant les vinifications
- Léger sulfitage ou pas à la mise en bouteille
Nous mettons, ici, en avant cette méthode de vinification car nous pensons que ce label, qui va devenir une norme, est le futur des vins. Du moins ceux que nous aimons mettre en exergue.
Nous sommes certains que la plupart des vignerons avec lesquels nous travaillons et qui répondent déja aux critères de ce label vont passer sous l’égide de la méthode vin nature. Et nous prenons le pari, ici et maintenant, que le futur d’une partie de la filière viticole se joue dans cette démarche.
à très vite
