Le Beaujolais nouveau
Traditionnellement, le 3e jeudi du mois de novembre est lié à la sortie du beaujolais nouveau.
Mais d’où vient cette tradition ? Qu’est-ce que le beaujolais nouveau ? Qu’est-ce qu’un vin primeur ? Présentation :
En France, un nouveau millésime ne peut être officiellement commercialisé qu’à partir du 15 décembre. Or la St Martin, le 10 novembre, conclut la fin des vendanges. dans cette région (ainsi que dans d’autres d’ailleurs). Comme les vignerons n’étaient pas satisfaits d’attendre jusqu’au 15 décembre pour sortir les nouveaux millésimes, ils obtiennent l’autorisation de commercialiser par anticipation le 15 novembre le nouveau millésime, dans certaines régions.
L’appellation d’origine contrôlée « Beaujolais » date de 1951. En 1985, la date du 3e jeudi du mois de Novembre est alors officialisée pour des raisons pratiques de commercialisation…
On a donc désormais le droit de vendre à partir du 3e jeudi du mois de Novembre un vin, avec obligatoirement la mention « nouveau ».
Quelle est la différence entre un vin primeur et un vin nouveau ?
Un vin primeur est un vin mis en bouteille avant le printemps.
Un vin nouveau est un vin mis en bouteille avant la vendange suivante.
Le beaujolais peut donc être à la fois nouveau et primeur
Particularité des vinifications beaujolaises
Dans cette région viticole il n’existe que 2 cépages le Chardonnay en blanc et le Gamay en rouge. Le « Gamay noir à jus blanc » est le cépage traditionnel du beaujolais en rouge. Or pour obtenir un vin fini, embouteillé à la mi-novembre, il faut des vinifications assez rapides. On fait donc macérer les grappes entières dans des cuves fermées pour obtenir une macération* rapide. Celle-ci se fait en « cuve close » dans laquelle on a délicatement déposé les grappes, légèrement foulées, sous CO2. C’est ce que l’on appelle la « macération carbonique », macération traditionnelle du beaujolais nouveau. Cette macération pelliculaire va donc permettre d’obtenir des arômes primaires très fruités, sans extraction de tanins ou de matière. Puis vient la fermentation alcoolique et enfin une mise en bouteille rapide, sans élevage.
Et le goût de banane, alors ?!
Ce que l’on recherche dans un vin nouveau c’est les arômes de fruits frais et le côté gouleyant.
Revenons sur la vinif du beaujolais nouveau : pour faire le vin nouveau, les vignerons n’ont que quelques semaines, là où dans certaines appellations on peut mettre jusqu’à plusieurs années. Ils font donc une macération courte (comme vous l’avez vu plus haut), ils pratiquent aussi une fermentation rapide, et donc pas d’élevage pour une mise en bouteille rapide. Or, pour être sûr de maîtriser la fermentation, certains vignerons utilisent des levures de synthèses, qui ne sont pas naturelles et qui donnent au vin un goût artificiel, notamment un goût dit « amylique », que l’on peut comparer au goût artificiel des bonbons « Haribo », notamment banane et fraise Tagada ou du Bonbon Anglais « Arlequin ». Et c’est ce goût là que certains ont retrouvé dans les beaujolais nouveaux et qui a fait tant de bruit dans la presse il y a quelques années…
Ce goût là, vous ne le retrouverez pas dans les vins des vignerons qui travaillent en levures « indigènes », procurant les arômes primaires du gamay (grâce a cette fameuse macération carbonique) qui donne des arômes de fruits croquants et de fruits rouges (fraises, framboises, groseilles…) mais des arômes naturels.
Les Chiffres :
En 2013, la superficie du vignoble du beaujolais était de 18 000 ha (en diminution) et de 15 700 en 2015; représentant 1 000 000hl de vin produit. Les beaujolais nouveaux représentent env. 485 000 hl de vin fini (chiffre de 2020), et sont la moitié des vins du beaujolais vendus à l’international.
à très bientôt…